[Championnat] Ligue 1 - France

Une saison de malades ?

La progression de la grippe A fait craindre à la L1 un casse-tête autrement plus complexe que la querelle sur le calendrier après le report d'OM-PSG. Sans compter le risque économique.

Le report de dimanche est-il le premier ?

Oui. Jusqu'au report d'OM-PSG, la L1 avait été relativement épargnée, avec deux cas avérés à Sochaux et quatre à Monaco pendant la préparation, un à Montpellier (Spahic, Photo L'Equipe) et deux cas suspects à Nice en septembre (Paisley) et vendredi dernier (D. Diakité), finalement non confirmés. Un match de CFA a été reporté, le 22 août, entre Colomiers et Les Herbiers (trois cas recensés dans l'effectif columérin). En rugby, la Ligue s'était résolue à reporter deux matches de Castres après l'annonce de sept cas dans le groupe.
Les joueurs sont-ils vaccinés ?

Non. Cet été, la LFP et les autres ligues professionnelles ont demandé - sans succès - que les sportifs intègrent la liste des populations prioritaires lors de la distribution des premiers vaccins, commencée mardi dernier. Le sport, a tranché la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, n'est pas un cas particulier. Comme en Bundesliga, les médecins des clubs restent de toutes façons prudents sur une vaccination massive contre le H1N1, en raison de la présence d'adjuvants qui peuvent entraîner des réactions. «Il faut trouver un équilibre entre le risque et le bénéfice. Il ne faut pas qu'un joueur soit malade pendant plusieurs jours à cause de la vaccination», explique-t-on à Boulogne-sur-Mer.

Comment les clubs se protègent-ils ?

Tous les clubs ont mis en place des mesures de prévention, à l'instigation de la commission médicale de la FFF. A Lens, par exemple, les joueurs sont censés ne pas se serrer la main, mais à Valenciennes, on reconnaît que les joueurs continuent à se claquer la bise. Deux groupes (VA et Monaco) ont été vaccinés contre la grippe saisonnière. A Sochaux, Charlie Davies, comme les autres joueurs amenés à se déplacer en sélection, était sous Tamiflu jusqu'à son accident de voiture. Ce médicament préventif pose aussi problème aux staffs médicaux. Selon le médecin du PSG, Eric Rolland, il peut avoir «des effets secondaires comme des troubles digestifs, mais pas de la somnolence».

Le risque économique est-il important ?

Oui. Déjà préoccupés par les effets de la crise sur le sponsoring et la billetterie, les clubs redoutent que la grippe A ne complique encore leur équation. De tous les scenarii envisagés par le comité interministériel ad hoc, le huis clos voire l'annulation des matches en cas de pandémie est leur pire cauchemar. On en n'est pas là mais leurs craintes épousent la courbe de la progression du virus. «Depuis dix jours, le nombre de cas a doublé et l'épidémie est en train d'exploser», rappelle Didier Raoult, spécialiste de la grippe A à Marseille. «L'épidémie, attendue plus tôt, arrive fin octobre, on est à sa merci», constate Jean-Pierre Louvel, le président du Havre et de l'UCPF, le syndicat des clubs. S'assurer contre un tel risque revient très cher : depuis l'alerte lancée en avril par l'Organisation mondiale de la santé, les primes ont, logiquement, fait la culbute. - J.LB.
Combien a coûté le week-end ?

LE COÛT DU WEEK-END : Plusieurs centaines de milliers d'euros de dégâts en ville à Marseille et 350.000 euros de charges pour l'OM, voilà le coût pour la ville d'accueil. Le Paris-SG s'est engagé à rembourser à ses "supporters" leurs frais de déplacement (150.000 euros minimum) ; l'OM et son partenaire BetClic, qui avaient (illégalement, la loi n'est pas encore adoptée) organisé des paris sur le match, ont dû recréditer les joueurs ; Canal+ a mobilisé pour rien une centaine de personnes (150.000 euros). Quant au coût "politique" du week-end pour la Ligue et son président, Frédéric Thiriez, il s'est alourdi lundi avec l'initiative du Premier ministre, en forme de désaveu: «Je veux qu'il y ait désormais un préavis de 24 heures avant l'annulation d'un grand match.»